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Histoire du Cabaret

14 juin 2008 
Au Cabaret des Vers luisants de Marseilleveyre

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Lettre ouverte d'un prof à ses amis (et moins amis)

de François Cardinali, ancien élève

A mes élèves marchant au loin
Lovés dans un taf qui malmène
Avec la vie qui les promène
Les laissant parfois en besoin.

A ce bahut qui vit grandir
La graine d'un prof sage en images
Mais qui sut changer de plumage
Tombant la veste pour vieillir.

A Chavanne, voix de stentor,
Qui me donna dans ma jeunesse
De la culture l'allègresse
Que je cultive depuis lors.

A Marseille sur massif Veyre
Où le vent souffle en abondance
Quand les arbouses de l'enfance
Te remettent le coeur au vert.

A ces pavillons si sereins
Qui payèrent à la chère amiante
Une caution des plus humiliantes
Qui coûta la peau à certains.

A la dirlo, l'ordre au poing,
Qui te concocte, âme sereine,
Emploi d'un temps qui te malmène
Au point de te voir déjà loin.

A mes bouquins bibliothèque
Où René Char en quelques signes
Recrée des ports au loin si dignes
Que soudain tu palpites avec...

Aux spécialistes pédagos
Qui font dans la glose assassine
Tricotent réformes rapine
Pour te ratatiner l'ego.

A mes errances planétaires
Des vieux bouddhas d'Afghanistan
Aux buffles qui crachaient le sang
Dans l'Indonésie des mystères.

A cette retraite qui cueille
Mes soixante piges en plein vent
A cet avenir comme un chant
D'imprévus pourvu que tu veuilles.

Les profs chantent au Cabaret

A tous ceux-là, je laisse la fleur
De mon espoir encore neuf
A l'approche des soixantaines.

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