Entrée

Réf : TERRE DE CORSE 2004 - Le Bozio dans l'histoire corse

 


 

Le Bozio a été le berceau de la révolte contre les féodaux au 14e siècle. Et au 18e siècle, Bustanico a été le point de départ des révoltes qui furent appelées "la guerre d'indépendance".
Le Bozio est une succession de petits villages. Ce sont des terres de solitude qui résistent au temps grâce aux chantres de la vie croyant dur comme fer en ces lieux.

 

Le Bozio et ses villages, reliés entre eux par les sentiers, s'ouvrent au visiteur pour l'éclairer sur leur antique vie. Laborieuse, bruyante ou religieuse, comme en témoignent les chapelles ou les croix plantées dans la roche et la terre. La religion y était très vivace en ces temps-là et les chapelles Assunta de Favalellu, San Michèle de Castellare di Mercurio ou celles de Cambia, Erbajolu... Aujourd'hui organisée à tour de chapelle, la messe s'y dit moins souvent.
Et, le Bozio vit au ralenti. Il fut autrefois le berceau de la révolte des féodaux. En 1358, Sambucucciu, l'enfant d'Alando, donne le ton au mouvement libérateur du joug des seigneurs. Le mouvement fait émerger la Terra di u cumunu "Terre du commun", en opposition à la Terre des seigneurs de l'au-delà des monts. Dans ce Bozio, s'est instauré un régime communautaire, une sorte de démocratie. Un régime qui s'étend dans l'est et le nord-ouest de la Corse perdurant jusqu'au milieu du XVIIIe siècle.

Terre de Corse 2004-2005

Une tour-chapelle fortifiée

Les communes vivent alors l'ère des juges de paix, paceri, arbitrant conflits et vendetta. Les communautés élisent pour une année leur podestat - premier magistrat - qui rend la justice, aidé par deux anciens du village. Les familles jouissent du régime de propriété alliant l'exploitation collective des terres avec la propriété individuelle. L'organisation sociale de l'île est au cœur des préoccupations de ce précurseur dont la statue rappelle sans cesse son oeuvre, en plein village. Symbole de liberté, Sambucucciu est enraciné dans sa terre qui l'a vu naître, à la fois rocher imparable, citadelle et berceau de révoltes. Car de révoltes, il en sera encore question. A Bustanico, tout proche.

Cette fois, c'est Cardone, un vieil homme refusant de payer un nouvel impôt au percepteur génois qui allume la révolte antigénoise. Une nouvelle taxe, une pièce de plus a baiocca, ajoutée à celle des dui seni instaurée pour la prohibition des armes à feu. On est en 1729. La révolte gagne alors la Castagniccia et devient générale.
Historique, l'excursion à Alando vous conduira à observer ces pierres et ces maisons avec un autre regard. Avec Sermano, le Bozio reste encore le royaume des voix et des violoneux. Le Centre de musique traditionnelle de Corse y a été récemment implanté. Vous aimerez vous restaurer chez Xavier Bernardi qui, de sa table d'hôte au couvent d'Alando - resté célèbre pour le piège tendu par Paoli à son ennemi juré, Matra - ouvre la porte à la tradition, celle de l'accueil et de la bonne cuisine. À moins de vous fondre dans le Trial via romana menant jusqu'en Castagniccia.

Alando, le monument à Sambucuccio