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Marseille et la Mer

Le Jardin des Vestiges MARSEILLE, LA FONDATION
Documentation : Gaël Richard

Naissance de Massalia
Artémis et Aristarché
Le trésor des Marseillais


Le jardin des Vestiges

Lecture des textes anciens


Phocée à plus de 2000 km des rives du Lacydon...


Au temps du roi Tarquin, de jeunes Phocéens venus d'Asie abordèrent à l'embouchure du Tibre et firent alliance avec les Romains, puis ils mirent la voile vers les golfes les plus reculés de la Gaule et fondèrent Marseille entre les Ligures et les nations sauvages des Gaulois...
Contraints par l'exiguïté et la maigreur de leur territoire à exploiter la mer plutôt que la terre, les Phocéens demandaient leurs moyens d'existence à la pêche, au commerce, souvent même à la piraterie, qui était alors en honneur. Ainsi, ayant osé s'avancer jusqu'au dernier rivage de l'Océan, ils arrivèrent dans un golfe gaulois à l'embouchure du Rhône. Séduits par la beauté du lieu, ils rapportèrent à leur retour ce qu'ils avaient vu, et attirèrent ainsi une troupe plus nombreuse.


Justin
Livre XLIII,
chap. III, 4-7




Une pentécontore, navire à cinquante rameurs. Reconstitution d'après un vase grec.
L'expédition qui a fondé Marseille aurait débarqué avec deux pentécontores.

Ces Phocéens venus de la mer

Gyptis tend la coupe au jeune étranger, Prôtis

Les chefs de la flotte furent Simos et Prôtis (Duces classis Simos et Protis fuere). Ils allèrent trouver le roi des Ségobriges, nommé Nannus, sur le territoire duquel ils désiraient fonder une ville, et lui demandèrent son amitié.
Justement ce jour-là le roi était occupé à préparer les noces de sa fille Gyptis, que, selon la coutume de la nation, il se disposait à donner en mariage au gendre choisi pendant le festin. Tous les prétendants avaient été invités au banquet; le roi y convia aussi ses hôtes grecs. On introduisit la jeune fille et son père lui dit d'offrir l'eau à celui qu'elle choisissait pour mari. Alors, laissant de côté tous les autres, elle se tourne vers les Grecs et présente l'eau à Prôtis (tunc omissis omnibus, ad Graecos conversa, aquam Proti porrigit), qui, d'hôte devenu gendre, reçut de son beau-père un emplacement pour y fonder une ville.
Justin
Abrégé des Histoires Philippiques
de Trogue Pompée,
(Livre XLIII, chap. III, 8-11)

2600 ans après,
leurs descendants,
les petits massaliètes
du CE1 de l'école Azoulay (Marseille),
racontent tout simplement...



Il était une fois,
Une fille de roi
Qui s'appelait GYPTIS.
Elle offrit une coupe d'eau
A un marin très beau
Qui s'appelait PRÔTIS.
Ensemble ils se marièrent
Et alors ils fondèrent,
Il y a 2600 ans déjà,
La ville de MASSALIA.

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Marseille est la plus ancienne
des villes de France.
Rome, "La Ville Éternelle",
est sa contemporaine.
Mais Marseille a conservé
peu de traces de son passé,
Jardin des Vestiges, fortifications hellénistiques
de la Bourse, docks romains... .
La plage où débarquèrent
les Phocéens se trouverait
sous le sous-sol
de la place Vivaux.

Naissance de Massalia

Ainsi Marseille fut fondée sous les signes de l'accueil, de l'hospitalité, du mariage.


Cette cité perdue au bout du monde (in ultimis terris), environnée de barbares gaulois (cincta Gallorum gentibus).
   Cicéron (Pro Flacco, XXVI, 63).

Ainsi elle fut élevée, non loin de l'embouchure du Rhône, dans un golfe écarté, comme dans un coin de mer.
Mais les Ligures, jaloux des progrès de sa puissance, harcelèrent les Grecs par des guerres continuelles. Ceux-ci repoussèrent leurs attaques avec des succès si brillants qu'après avoir vaincu leurs ennemis, ils établirent un grand nombre de colonies sur les territoires qu'ils avaient enlevés. Justin
(Livre XLIII, chap.
III, 12-13)

. De même qu'Athènes fut l'école de la Grèce, "Marseille fut l'école des barbares". Strabon
(Géographie, V.4,1,5).

Sous l'influence des Phocéens, les Gaulois adoucirent et quittèrent leur barbarie et apprirent à mener une vie plus douce, à cultiver la terre et à entourer les villes de remparts. Ils s'habituèrent à vivre sous l'empire des lois plutôt que sous celui des armes, à tailler la vigne et à planter l'olivier, et le progrès des hommes et des choses fut si brillant qu'il semblait, non pas que la Grèce eût émigré en Gaule, mais que la Gaule eût passé dans la Grèce.
Justin
(chap. IV,1-2)

Massalia sous la protection de la déesse grecque Artémis


Alors que les Phocéens partaient de leur patrie, un oracle, dit-on, leur fut rendu qui disait de prendre pour chef de leur navigation un guide reçu d'Artémis d'Ephèse : ils cherchèrent à savoir de quelle façon ils obtiendraient de la déesse ce qui leur avait été ordonné. Or la déesse parut en rêve à Aristarché, une des femmes les plus estimées, et lui ordonna de partir avec les Phocéens, en emportant une image consacrée du culte. Ceci ayant été fait et la colonie enfin fondée, ils érigèrent le temple et ils honorèrent particulièrement Aristarché, en la désignant comme prêtresse. Et dans toutes les colonies, on vénère cette déesse en tout premier lieu, et on observe à l'égard de son idole la même attitude et les mêmes autres coutumes qui sont en usage dans la métropole.
Strabon (Géographie,IV.I,4)

La fondation de Marseille, les textes grecs et latins

Aristote
(430-340 av. J.C.) qui a écrit La Constitution des Massaliotes (oeuvre perdue) et dont le texte sur l'union de Gyptis et Prôtis (fragment 549 Rose) est rapporté par Athénée de Naucratis (fin du IIe siècle).

Trogue Pompée,
historien, gallo-romain né à Vaison la Romaine, 1er siècle av. J.C. dont on connaît les Histoires Philippiques par l' Abrégé de Justin.
Justin, un écrivain latin du début du IIe siècle.

Strabon, géographe grec de l'époque romaine, originaire d'Asie Mineure (vers 64 av. J.C., vers 25 ap. J.C.). Il voulut écrire une Géographie de tout le monde connu.

. Gyptis
est aussi appelée Petta, et après son mariage, Aristoxène (l'hôtesse la meilleure).
. Prôtis est aussi appelé Euxène (l'hôte bien reçu).
Remerciements aux auteurs et éditeurs :

Bibliographie
Collection Études Massaliètes (3,1992). Marseille grecque et la Gaule, Claire Guyot-Rougemont et Georges Rougemont
. La légende de la fondation, Didier Pralon

Éditions Jeanne Laffitte. Histoire de Marseille en treize événements sous la direction de Philippe Joutard.
(La fondation de Marseille, M.C. Amouretti)
Musées de Marseille. Phocée et la fondation de Marseille

Iconographie
Amphore
d'origine massaliote, VIe s. av. J. C. (Marseille, 26 siècles devant la mer- Banque BPPC.)
Navire phocéen
(Musée d'Histoire de Marseille).
Pythéas
(Château Borély, XVIIIe s.)
Carte : Le monde méditerranéen au temps de la fondation de Marseille
(Marseille en treize événements
Ed. J. Laffitte)
Artémis d'Éphèse
IIe s. av. J. C.(cliché des Musées de Marseille, Phocée et la fondation de Marseille)

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