Passion de la voile
et du large
Un même océan baigne le monde entier. Sur quelque rive que je sois, je communique par cette onde avec les hommes de toutes les côtes, de
toutes les îles du globe... Les portes du monde sont ouvertes. L'horizon est à qui le
poursuit.
Tout est silence. Le bateau glisse, comblé d'aventure.
Et voici qu'un friselis plus sombre court sur l'eau. Il n'a duré qu'un instant,
mais le marin a senti sur son front la fraîche caresse d'une promesse de vent.
Le vent fraîchit. Il siffle. Il mugit. La vague creuse. Sur le fond de ciel gris
galopent des escadrons de nuées noires affolées. La mer est vert sombre, veinée de
blanc. La crête gonfle, grossit, s'ourle d'écume, montre ses dents, le bruit monte.
C'est la guerre.
Jean-Michel Barrault
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Mer infinie
Rien n'y demeure, rien n'y passe qu'en fuyant, et, des barques
qui la traversent, combien le sillage est vite évanoui...
La mer a le charme des choses qui ne se taisent pas la nuit, qui sont pour notre
vie inquiète une permission de dormir, une promesse que tout ne va pas s'anéantir, comme
la veilleuse des petits enfants qui se sentent moins seuls quand elle brille.
Marcel PROUST |
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Mer infinie
En un jour de soleil comme on voit au mois d'août,
Tout à coup m'émerveille devant tant de remous,
Provenant de cette mer agitée par le vent,
Qui réveille les flots avec tant d'engouement.
Près d'elle, je suis là, bouleversée par sa
grâce,
Allongée sur le sable, contemplant cette masse,
Et regarde vers le large l'horizon infini,
Qui en lui emprisonne des trésors interdits.
Sur cette eau pure et douce un reflet
apparut,
Un ruban de couleurs comme on voit en automne,
Le soleil se couchait, descendait, disparut,
Et laissant à la lune sa place monotone,
Illuminer la mer jusqu'à la fin des jours.
Cécile Perret
Lycée Marseilleveyre 2de1
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