Le Cabaret

* Cabarets d'hier et d'aujourd'hui

 Marseilleveyre à travers récits et chansons... 

 

16 juin 2007
Complainte des surveillants du Collège
de Gilles Janson et Bruno Walter

 Clip audio-vidéo du Cabaret   [ 2'44 ]

Surveillant !

Tout seul dans les couloirs qui me servaient de bagne
J'avais le rouge au front et les rapports à la main
Surveillant, surveillant !
J'avais juste vingt ans et ils étaient cent vingt
À me dévisager avec leurs yeux chafouins
Surveillant, surveillant !
J'avais juste vingt ans et je m'époumonais
Dans des perms grouillant d'une armée de canailles
Surveillant, surveillant !

Moi j'aurais bien aimé un peu plus de tendresse
Ou alors un bonjour de Madame Regnault
Surveillant, surveillant !
Qui criait  tous les jours de sa voix de tigresse,
Hiver comme au printemps, encore pire qu'Amato
Surveillant, surveillant !
Mais je jure que d'entendre cette sonnerie qui stresse
C'est des coups à vous faire des armées de déments
Surveillant, surveillant ! 

Je jure sur la tête de ma première école
Que cette voix depuis je l'entends tout le temps
Surveillant, surveillant !
Cette voix qui sonnait grave comme le glas qui résonne
C'est la voix du patron et c'est la voix du rang
Surveillant, surveillant !
Et depuis chaque prof à l'heure de succomber
Sous les assauts sadiques des élèves déchaînés
Surveillant, surveillant !

Tous les surveillants du monde devraient se donner la main
Voilà ce que la nuit je crie dans mon délire
Surveillant, surveillant !
Et quand je ne délire pas, j'en arrive à me dire
Que c'est pas vraiment facile de faire le surveillant
Surveillant, surveillant !
Un jour je m'f'rai légionnaire, poète ou barbier
Enfin un de ces machins où je ne serai plus jamais
Le surveillant, le surveillant...