Menu Cabaret
précédent
Cabarets d'hier, lycée d'aujourd'hui

POL-SIMON

1945 - 1952  Le temps des Pionniers : la Villa du bord de l'eau
La nostalgie des pionniers

suite


Chargé d'une mission de conseiller pédagogique des "Classes nouvelles" par Gustave Monod, Directeur de l'Éducation, Pol-Simon reçoit des pouvoirs d'initiative pédagogique, ainsi que la charge de créer ce qui sera Marseilleveyre. Pendant neuf années (1945 à 1954) d'une intensité extrême, la vie de Pol-Simon sera un perpétuel chantier, se confondra avec la naissance et la croissance du lycée.


La Villa du bord de l'eau avec Pol-Simon
sur l'air - UN GAMIN DE PARIS

La villa de la plage
Était très intime,
Cinq pièces, un étage
Et une cuisine
Pour faire les potages
Qui donnent bonne mine
Avec Émilienne.

Un bout de jardin
A l'ombre d'un platane,
Deux lauriers-fusains,
Au fond une cabane,
Et le mur du jardin
Franchi par nos balles
Chaque semaine.

Avec des fleurs rustiques,
D'vieilles chaises de jardin,
Vous étiez sympathiques
A nos cœurs enfantins.
. . . . . . . . . . . . .
Regrets du passé
Peut-être stériles,
Mais pourquoi parler
Des cris inutiles,
. . . . . . . . . . . . .
Mieux vaut évoquer ,
La fraîcheur fragile
De ces belles années
Où la troupe mobile
Des gosses débarquait
Devant la prairie
Si tranquille.

. . . . . . . . . . . . .

1954 R. Paris - Professeur et pionnier de Marseilleveyre

1945 La première fête dans la villa du bord de l'eau

   

"En octobre 1945, Marseilleveyre ouvrit la porte de la "Maison du bord de l'eau", au n° 13 de l'avenue de Montredon... La maison était vide et délabrée. Il avait fallu la réquisitionner. Il y manquait à peu près tout, et pendant les premières semaines, l'élan de redécouverte et de création qui animait cette naissance s'exerça principalement sur des tâches matérielles : il fallait, par équipes, redécouvrir des vitres pour les fenêtres, ou recréer des tuyaux. Ce fut la première étude du milieu. Et le lot primitif d'ameublement, planches et tréteaux, chaises lasses et tables incertaines, prélevé sur des rebuts poussiéreux d'un hangar de la rue Bernard-du-Bois, et sur l'étonnant bric-à-brac de la chapelle désaffectée du lycée Thiers, traversa la ville sur un camion de l'armée américaine de débarquement, conduit par un G.I. bénévole. Belle aventure pour des gosses de huit à onze ans, et ciment pour les amitiés.
Les enfants étaient une soixantaine, garçons et filles. Mais il y avait surtout des garçons. La coéducation était alors chose inconnue à Marseille dans l'enseignement public du second degré; certains parents hésitaient.
Les enfants se groupèrent en trois classes : deux sixièmes "nouvelles" (Pasteur et Gutenberg), et une classe préparatoire, qu'on appela très vite les "Cadets"... Elle était conduite selon les méthodes actives de Freinet, plus tard reprises par certaines de nos Sixièmes et Cinquièmes; elle fut la pépinière de nos premières générations.
On s'efforçait de tout apprendre par la redécouverte et la création. On menait une vie très collective : les enfants travaillaient en équipes... On était très conscients d'avoir brisé beaucoup de vieux moules, classements, compositions, notes chiffrées, oppositions collectives"

La Villa du bord de l'eau avec Pol-Simon
sur l'air - AU LOIN DANS LA PLAINE

Au bord de la plage,
Que j'aime évoquer
Mon tout premier âge
Les élèves passés,
Ma colline de pierre
Mon parc, mon château,
Mes pins centenaires,
mes pavillons nouveaux.
Rien ne peut me faire
Oublier cette maison,
La belle atmosphère
Qu'éclaira Pol-Simon.
Aux mauvais passages
Pour m'y retrouver
Au bord de la page
Je retourne rêver.

1954 R. Paris

P. H. Pol-Simon