Dans cette région très boisée du Bozio, Arbitro s'étire avec nonchalance le long de sa petite route qui, seule, semble le relier à notre monde.
Hivers assez rudes, neige, isolement, mais étés de pur bonheur pour ceux qui savent goûter les charmes de sa nature préservée, s'ouvrant sur un horizon lointain de montagnes, offrant au visiteur d'entrevoir les bienfaits d'un séjour estival paisible et revitalisant.
Le carillon dominical du clocher de Mazzola, diffusant soudain, vers les monts et la vallée, son allegro harmonieux comme une musique céleste, pendant notre promenade, reste un des très beaux souvenirs de notre séjour dans l'île.   

Progressivement, Arbitro perd ses résidents permanents, comme beaucoup de petits villages montagnards de Corse et des Alpes. Ce qui rend la vie encore plus difficile, l'hiver, pour leurs habitants isolés souvent âgés. Les maisons abandonnées se dégradent dangereusement et doivent finalement être rasées. Depuis que cette photo d'Arbitro a été prise, deux maisons ont du être ainsi supprimées. Les arbres et le maquis ont, peu à peu, repris possession des champs cultivés et des jardins. Derrière le village, et en contrebas, coule un petit torrent dont les eaux irriguaient les jardins qui le bordaient; des jardins entretenus avec soin et qui faisaient vivre en partie les familles.