LA MAISON CORSE DE
VILLAGE - Dans la pièce principale de la maison, la seule chauffée en
hiver, (comme cela se faisait aussi dans les maisons provençales), la
cheminée en pierre, le "fugon",
occupait le centre de la pièce.
Jambons, saucissons et figatelli séchaient et se parfumaient de la fumée
de bois, suspendus dans le manteau de cette cheminée.
Chaque maison avait sa cave ventilée, son
séchoir à châtaignes,
son grenier pour une longue conservation des produits récoltés par
la famille et qui assuraient sa subsistance.
L'été, on faisait provision de bois de chauffage pour
l'hiver.
L'hiver, la neige pouvait bloquer le village, l'isoler pendant huit
jours, quinze jours, un mois.
La nuit, seule la lampe à pétrole éclairait la vie de la
famille.
L'électricité n'est venue que beaucoup plus tard au village.
Pas d'eau courante dans les maisons mais une
fontaine communale pour tout le village.
Les femmes lavaient le linge, chaque semaine, dans l'eau du torrent en
contrebas du village. En Provence et dans les Alpes, le lavoir public est
venu sans doute un peu plus tôt. Mais les habitants des quartiers
modestes de grandes villes (comme Moulins, dans l'Allier), sans eau courante dans les
maisons, sont encore allés chercher leur eau potable à la fontaine et laver leur linge dans les eaux des
rivières
pendant plusieurs années après la guerre de 1940-1945...
Les hameaux provençaux et alpins, isolés, connaissaient alors des
conditions de vie semblables. De nos jours, le confort est aussi arrivé
dans les habitations des Corses restés au pays.
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