Le drapeau corse
 

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Le drapeau corse


Le drapeau sarde

Connaît-on les origines du drapeau corse ?

Il semble bien que non. On glane cependant çà et là les informations, les documents iconographiques que nous proposent les historiens, ou des traditions orales locales. Ce qui est sûr, c'est que l'histoire de la Corse nous apprend que les ennemis séculaires de ses habitants, de loin les plus redoutables, de la fin du 8e siècle jusqu'à la fin du 18e siècle, ont été les Maures, Sarrasins, les "pirates barbaresques", Turcs "de Barbarie" venus d'Afrique du Nord et même d'Espagne au temps de la domination musulmane.

La tradition corse propose plusieurs interprétations :

  Le drapeau corse aurait son origine au 9e siècle, dans la résistance des Corses aux incursions et razzias des Maures - les flottes arabes à cette époque dominaient la Méditerranée - les Maures qui, non seulement pillaient, incendiaient, massacraient  mais aussi enlevaient de nombreux habitants des villages corses pour les réduire en esclavage de retour dans leurs pays, l'Afrique du Nord ou l'Espagne. La tête noire serait celle d'un prince maure décapité après avoir été vaincu à Porto Pollo, au nord-ouest de Propriano, au 9e s.
Peut-on interpréter le symbole de la façon suivante ? Le cruel envahisseur  vaincu, ayant exercé un droit de vie et de mort sur un peuple et réduisant en esclavage une partie de ses membres, devenu esclave et subissant, à son tour, l'impitoyable loi du vainqueur sur l'esclave... A  l'origine , le bandeau, symbole d'esclavage, aurait masqué les yeux.


  Le site Internet Corsica rapporte une autre tradition orale narrée par le gardien de la maison natale de Pasquale Paoli à Morosaglia, hameau de Stretta : C'était au temps où le roi d'Aragon avait des prétentions sur la Corse. Un complot ourdi contre le souverain, par un de ses serviteurs maures fut éventé par un Corse. Le roi incrédule ne fut convaincu de la traîtrise que lorsque le Corse, sur sa requête, lui présenta la tête de l'esclave sur un drap blanc. En preuve de reconnaissance, le roi lui dit : ce drap sera désormais le drapeau de ton pays !
Le gardien de la maison de Paoli présente deux fanions. Sur l'un, la tête de maure porte le bandeau sur les yeux et les boucles d'oreilles, signes de sa condition d'esclave. Ce drapeau est plus ancien que le second datant du temps de Paoli qui fit supprimer ces symboles d'asservissement, (rappelons que Pasquale Paoli était un adepte de la philosophie des Lumières et était admiré des philosophes, intellectuels et hommes politiques "éclairés" de l'Europe). Le bandeau est relevé sur la tête et les boucles d'oreilles ont disparu.

Pasquale Paoli aurait modifié plusieurs fois la représentation de la tête de Maure sur ses drapeaux successifs.

Un drapeau de l'Indépendance
de
Pasquale Paoli (1725-1807)
au
Musée d'Ethnographie corse de Bastia.

 

Deux "anges" aux ailes sombres et noires,
au buste humain,
aux pattes et à la queue de bouc,
armés de bâtons,
soutiennent un blason
où est figurée une tête basanée,
à la barbe en pointe "bouc".
Une représentation très satanique.

Le bandeau, ici, est sur la tête
et non sur le front.
Il est un signe d'esclavage au même titre que la boucle d'oreille et la chaîne-collier.

 

Le sceau du gouvernement génois de  la Corse au 18e siècle
où on peut lire GOVERNO DI CORSICA.
L'épais  bandeau couvre largement le front jusqu'aux yeux.

 

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Et de nos jours,
une représentation moderne,
esthétisante,
... et très épurée.

 



 

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