Madre, ho sfacchinato dall’alba.
Sono tanto, troppo stanco,
Stendi
per me la tua vecchia veste
Sulle
piastrelle.
Il
pavimento riscalda ben poco.
Inverno astioso! Piove!
Non
ci si vede più; me lo faresti
Un fuoco?
L’acqua
fredda che bevo spegne
La
mia sete, ma mi risveglia la fame.
Madre,
ce l’avresti ancora una fetta
Di
pane?
Né
pane, né fuoco. La vita è cupa.
Mi
rassegno ad esecrarla.
Ascolto
nell’ombra bambini:
Piangono.
Allora
la sorellina più piccola,
Faccia
smunta dagli occhi dolci,
Mi dice: «Ho qui, per te, dai prendili,
Due soldi.»
«Cosa
ti devo comprare, fratello mio»,
Soggiunse, carezzevole,
«Vuoi
pane?» «No, piuttosto un bicchiere
Di vino.»
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Mère, j’ai trimé depuis
l’aube.
Je suis très las, je le suis
trop.
Étends pour moi ta vieille robe
Sur le carreau.
Le parquet ne réchauffe guère.
Hiver acariâtre! Il pleut.
On n’y voit plus; peux-tu me
faire
Du feu?
L’eau froide que je bois étanche
Ma soif, mais ravive ma faim.
Mère, n’as-tu pas une tranche
De pain?
Ni pain, ni feu. La vie est
sombre.
Je me résigne à l’exécrer.
J’écoute des enfants dans
l’ombre
Pleurer.
Alors ma sœur la plus petite,
Face émaciée aux yeux doux,
Me dit: «J’ai là pour toi,
prends vite,
Deux sous.»
«Que faut-il t’acheter, grand
frère»,
Ajouta son timbre, câlin,
«Veux-tu du pain?» «Non, mais
un verre
De vin.»
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